Chaux, Ciment et Béton
Chaux, ciment et béton sont historiquement des industries majeures qui ont constitué l’Or Gris de Grenoble et de sa région. Le Dauphiné dispose de chaines calcaires très importantes. Depuis l’antiquité, on y exploite de la pierre, des carrières (chaux, sables,…), des mines (charbon, fer,…) et depuis le XVIIIe siècle du ciment naturel, puis artificiel après les découvertes scientifiques de Louis VICAT.
Les entreprises de l’industrie des Chaux, ciments et béton
Carrières et Chaux Balthazard et Cotte
- Fondateur : Félicien Balthazard, maçon à la Buisse en 1823.
- Patronat
-
- Cent ans plus tard Emile Balthazard son petit-fils prend la tête de l’ entreprise, puis
- Henri Cotte son gendre en 1927 : l’entreprise est alors rebaptisée Balthazard et Cotte.
- Olivier Balthazard, fils d’Emile. En 1943 la société devient Balthazard père et fils et Cotte, société en nom collectif.
- Pierre Cotte et Henri Chatin son beau-frère,
- Emile et Gabriel Balthazard.
- Usines : Carrières de Sassenage (Isère) et Lathuile (Haute Savoie) ainsi que dans la région sud et sud-ouest de la France, unités de production en Espagne et Portugal, soit au total en 1999, 17 usines en France et 5 à l’étranger. A cette époque c’est le 1er producteur français de chaux et le 3e en Europe.
- Production : fabrication de chaux, des carbonates de calcium, des dolomies (carbonates de calcium et de magnésium) et des granulats.
La chaux : (oxyde de calcium obtenu par calcination de pierres calcaires) est un matériau naturel connu et utilisé par l’homme depuis des millénaires. Son utilisation est attestée chez les Égyptiens du IVe siècle avant JC. La chaux reste aujourd’hui un produit incontournable dans des nombreuses applications modernes telles que : -
- le bâtiment (mortiers, enduits, blocs, isolation…),
- l’environnement (traitement des eaux potables, des eaux usées, des effluents gazeux, dépollution des sols…),
- les applications industrielles (sidérurgie et métallurgie, verre, papier, industries agro-alimentaires, chimie, pharmacie),
- les travaux publics (terrassements, routes, voies ferrées…),
- l’agriculture (fertilisation, hygiène animale),
- les granulats.
- Effectifs : 500 personnes en 1999
- Siège : Après différents emplacements dans le centre de Grenoble la société s’installe jusqu’ en 2001 au 15, rue Dagallier à Grenoble dans un immeuble moderne à côté de la demeure familiale.
- Evolution : En 2001 Balthazard & Cotte opérant en France, Espagne, Portugal est acquis par le Groupe Lhoist.
Groupe Vicat
- Fondateurs : Joseph Vicat polytechnicien comme son père Louis Vicat qui était également ingénieur des Ponts et Chaussées et inventeur du ciment artificiel hydraulique en 1817, commence dès 1853 à faire des essais pour fabriquer à partir des bancs de ciment naturel de la région de Vif du ciment artificiel et construit une usine au Genevrey en 1857. Il s’associe en 1863 et 1865 avec Nathanaël Nicolet. Puis, en 1867 fonde une société avec Alphonse Rallet, Emile Baudrand et Napoléon Nayral. La société Vicat se développe rapidement et en 1875 un second site est ouvert : l’usine de la Pérelle. Joseph jette les bases de ce qui va devenir le groupe Vicat dirigé depuis par ses descendants.
- Patronat : En 1889, Maurice Merceron-Vicat prend la direction de la société Vicat et Cie. En 1919, la société devient SA et le siège est installé à Grenoble. Se succèdent Joseph, André et Jacques Merceron-Vicat. Actuellement le P.D.G. est Guy Sidos.
- Usines : La société est actuellement présente dans 6 zones et 12 pays : France, Europe (Suisse et Italie), Asie (Inde et Kazakhstan), Méditerranée (Turquie et Egypte), Afrique de l’Ouest (Mali, Mauritanie et Sénégal), Amériques (Etats-Unis et Brésil). Les sites de production de ciments exploités en Dauphiné par le Groupe VICAT sont : Bouvesse -Morestel (38), Saint Egrève (38), Porte de France -Grenoble et La Perelle Saint Laurent du Pont (38) – ciments prompt.
- Evolution : En 1970, par une OPA (Offre Public d’Achat) Vicat intègre ses concurrents en Isère dans le Groupe : Ciments de la Porte de France, Ciments de Voreppe et Bouvesse.
- Production : Ciment, béton, granulats et autres produits tels que le papier (Papeteries de Vizille).
- Ciment : 16 cimenteries, 5 centres de broyage, 28 millions de tonnes de ciment vendues
- Béton : 267 centrales 10 millions de m3 de béton vendus
- Granulats : 72 carrières de granulats 24 millions de tonnes de granulats vendues.
- Solution Bas carbone : liant zéro carbone, bloc biosourcé Biosys, ciment à base d’argiles activées ou de pouzzolane, mobilité verte, etc.
- Siège : 4 Rue Aristide Bergès, Les Trois Vallons 38080 L’Isle d’Abeau
- Fondation d’entreprise Louis Vicat : Créée en 2017 présidée par Sophie Sidos, elle s’est donnée pour objectifs la promotion de la culture scientifique et technique dans la lignée de l’œuvre de Louis Vicat, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine, l’éducation, la solidarité et l’inclusion.
Société anonyme des ciments de Voreppe
- Fondateurs : Jean-François Thorrand découvre en 1874 au Chevalon de Voreppe des bancs calcaires ayant les qualités du ciment naturel. Il s’associe la même année avec Nathanaël Nicolet, négociant, pour fonder la société en nom collectif Ciments supérieurs Thorrand et Cie.
En 1881, à la demande d’Alphonse de Vallier de By, propriétaire de carrières à Bouvesse, J.F. Thorrand et Victor Nicolet (fils ainé de N.Nicolet) fondent la société en nom collectif Thorrand, Nicolet et Cie à Bouvesse.
- Patronat : En 1899, la société Thorrand et Cie est dissoute et Victor Nicolet et Joseph Allard (gendre de J.F. Thorrand) créent la société Allard-Nicolet et Cie de Voreppe.
En 1900, la société est gérée par Joseph Allard et Joseph Nicolet (frère de V. Nicolet), l’un et l’autre ingénieurs des Arts et manufactures.
En 1929, fusion des deux sociétés distinctes : la société en nom collectif Allard-Nicolet et Cie à Voreppe et la société Anonyme des Ciments de Bouvesse. La dénomination de la nouvelle société est Société Anonyme des ciments de Voreppe et de Bouvesse.
En 1962, la raison sociale devient SA des Ciments de Voreppe - Usines : En 1970, deux usines à Voreppe et Bouvesse ainsi qu’une agence avec dépôt et une centrale à béton à Décines.
- Production : Exploitation des carrières, fabrication et vente de ciments, chaux hydraulique et tous produits intéressant l’industrie du bâtiment, ainsi que toutes opérations industrielles, commerciales et financières se rattachant à cette industrie, tant en France qu’à l’étranger. En 1970, l’entreprise fabrique 2 à 3% de la production cimentière française. Capacité de production annuelle de 600 000 tonnes.
- Effectifs : en 1930 la société de ciments de Voreppe et Bouvesse emploie 450 salariés
- Siège : Voreppe
- Évolution : En 1970 la société des Ciments de Voreppe est dissoute et absorbée par Vicat après une offre d’échange d’actions de la société des Ciments de Voreppe contre des actions de la société des Ciments Vicat.
Les ciments de la Porte de la France
- Fondateurs : En 1825, Jules Vendre propriétaire de deux carrières au lieu-dit La Porte de France, vend à Joseph Carrière celle située intra-muros au pied du jardin Guy -Pape et à Joseph Arnaud et Blandin celle extra muros située au-dessus de la vieille route de Lyon. Les trois hommes s’associent par la suite. En 1842 : découverte du banc de pierre à ciment par le capitaine du génie Félix Breton. Vers 1850 François Dumolard et Constant Viallet exploitent le gisement du Mont-Jalla au-dessus des Combes où ils créent leur première usine. En 1852 fondent la Société des Ciments de la Porte de France. En 1874, la maison Brenier et Cie installe le funiculaire du Mont-Jalla.
- Patronat : En1878, ARNAUD et CARRIERE aux Combes, DUMOLARD et VIALLET dans le Mont Jalla et DUPUY DE BORDES et Cie à Seyssins fusionnent sous la raison sociale Société Générale et Unique des Ciments de la Porte de France, Delune et Cie. La société sera par la suite dirigée par les descendants des fondateurs. S’ajoutera ensuite l’entreprise Borel et Cie. En 1907, la société devient La S.A. Porte de France
- Production : les produits de cette société sont :
- Ciment prompt ou ciment romain à prise rapide de cinq à dix minutes
- Portland naturel à prise demi-lente de quinze à vingt minutes
- Portland artificiel à prise lente
- Ciment Portland blanc prise très lente
- Secteur d’activité : canalisations d’eau en béton de ciment, pierres factices, enduits moulurés, dallages de chaussées, tuyaux de drainage, bassins filtrants, canalisations en béton de ciment pour transmissions électique, etc…
- Sites : Devenue en 1907 « La S.A. Porte de France », la Société compte six établissements : Saint-Martin-Le Vinoux (ciment prompt), Les Combes (extraction), Saint-Robert (ciment artificiel), Polygone (chaux vive), Seyssins (chaux), et Sassenage (extraction). L’usine de la Porte de France était installée dans le quartier Berriat rue Esclangon.
- Effectifs : En 1946 : une centaine d’ouvriers.
- Evolution : En 1970 la société est absorbée par la Société des Ciments Vicat.
Cimenterie Berthelot
- Fondateur : Benoit-Jacques Berthelot en 1849 à Vif.
- Successeurs et activité : la Société Rostan et Berthelot qui exploite et commercialise le plâtre élargit son activité au ciment avec la création d’une nouvelle société en 1856. Les fils Berthelot prennent la succession en 1870. En 1875, Anatole Berthelot possède les usines du Gevrey de vif et usine du Champa. En 1888, il s’associe avec les frères Chancel puis en 1908 la Société Berthelot et Chancel s’associe à Rossignol et Delamarche.
- Production : de 1870 à 1885, ses usines produisent de 2 000 tonnes de ciment par an à 14 000 tonnes. Le fleuron est l’usine de Champrond qui produit un ciment avec une présence de fer et de magnésie qui renforce sa qualité et le classe dans la catégorie des ciments énergiques.
- Mutualisation de production : La Société Meurgey-Porteret et Guingat , la Société Berthelot et quelques cimentiers de la Gresse mutualisent leur production de ciment qu’ils appellent « ciment de Grenoble ». Provenant du rocher de Comboire, le ciment est moulé et bluté dans l’unique moulin de Champagnier, alimenté par une conduite forcée et expédié par la gare de Pont-de-Claix.
- Évolution : absorbé par Vicat en 1920
Cimenterie Pelloux
- Fondateurs : Antoine Pelloux (1803-1858) s’associe à Jean Perret pour reprendre vers 1854 une petite fabrique de chaux et plâtre au lieu-dit les Ayes (pont des Ayes ancien nom du pont du prêtre).
Son fils Antoine obtient, en1868, l’autorisation de faire des fouilles à Pont-du-Prêtre pour exploiter une carrière à ciel ouvert. Dix ans plus tard l’entreprise devient la Société des Ciments Portland de Valbonnais, Pelloux, Père, Fils et Cie. Cinq de ses fils travailleront un temps dans la cimenterie familiale : l’ainé prénommé aussi Antoine sera le directeur de l’usine jusqu’à sa mort en 1894, il sera remplacé par Jean-Baptiste, diplômé de l’école Centrale. L’entreprise se développe du fait des conditions favorables du marché, de la Bonne à proximité pour la force hydraulique, l’approvisionnement proche du charbon de la Motte d’Aveillans.
- Production : Deux types de ciments Portland naturel étanche, couleur chocolat car possède deux bancs exploités dans sept galeries. Elle vend jusqu’en Algérie.
- Evolution : En 1912 l’entreprise devient la Société anonyme des ciments Pelloux. Si les actions appartiennent en majorité aux 4 fils Pelloux, on relève dans l’organisation des représentants des milieux d’affaires dauphinois.
En 1913, la société est bénéficiaire et verse des dividendes mais la guerre va obliger à limiter l’activité. Le conseil d’administration d’avril 1919 entérine d’importantes modifications puisque Casimir, Jean-Baptiste et Maurice Pelloux sont démissionnés de l’organigramme de l’usine et du conseil d’administration. Comme Pelloux il ne reste qu’Augustin qui dirige l’usine et devient minoritaire au Conseil d’Administration tout en étant président. Le 28 octobre 1938 l’assemblée des actionnaires décide la liquidation et l’usine est définitivement fermée en décembre. Après une vente par lots, le conseil d’administration s’est réuni une dernière fois le 27 novembre 1945 pour entériner la clôture définitive et la dissolution de la société.
Livres sur les chaux, ciment et béton
Une affaire de famille – Balthazard et Cotte
Informations Livre Auteur(s): Cotte Pierre Année d'édition: 1999 Nombre de pages: 235 Collection: Editeur: Paris : Archives et culture Disponibilité : en bibliothèque universitaire
Anatole Berthelot : le cimentier du gua et l’homme politique
Informations Livre Auteur(s): Armand Yves, Année d'édition: 2007 Nombre de pages: 148 Collection: Editeur: Grenoble : Editions de Belledonne Disponibilité : en bibliothèque universitaire
L’or gris du grand Grenoble
Informations Livre Auteur(s): Cayol-Gerin Anne Année d'édition: 1994 Nombre de pages:34 Collection: Editeur: Lyon : Patrimoine rhônalpin Disponibilité : en bibliothèque universitaire
Les ciments de l’isère deux siècles d’innovation
Informations Livre Auteur(s): Avanier Cédric Année d'édition: 2010 Nombre de pages: 79 Collection: Patrimoine de l'Isère Editeur: Dauphiné libérée Disponibilité : en bibliothèque universitaire
Vicat: Deux siècles au service du ciment
Informations Livre Auteur(s): Coret Jacques Année d'édition: 2011 Nombre de pages: 165 Collection: Editeur: Paris: Vicat Disponibilité : en bibliothèque universitaire
Le ciment au fil de la gresse
Informations Livre Auteur(s): Degrendèle Chantal et Chapas Daniel Année d'édition: 2005 Nombre de pages: 126 Collection: Editeur: Disponibilité : FAPI Isère
L’industrie du ciment dans le département de l’Isère
Informations Livre Auteur(s): Falcoz André Année d'édition: 1946 Nombre de pages: non disponible Collection: - Editeur: - Diponibilité : en bibliothèque universitaire
Montalieu-Vercieu à travers les âges
Informations Livre Auteur(s): Les amis de la pierre Année d'édition: 1994 Nombre de pages: 159 Collection: Editeur: Manchecourt : Maury Diponibilité : en bibliothèque universitaire
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Informations Livre Auteur(s): Pitruzzella Giovanni, Cogne, Olivier,Soulingeas Yves Année d'édition: 2002 Nombre de pages: 169 Collection: Editeur: Grenoble : Centre Jean-Berthoin Disponibilité : en bibliothèque universitaire
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Informations Livre Auteur(s): Merceron-Vicat Maurice ; Coulmeau André Année d'édition: 1998 Nombre de pages:189 Collection: Editeur: S.l. : s.n. Diponibilité : en bibliothèque universitaire
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