Nous étions 23 Aphidiens pour la visite du 18/03/2025 de l’Usine Girodon, Grande Rue 38870 Saint Siméon de Bressieux.

Nous étions 23 Aphidiens pour la visite du 18/03/2025 de l’Usine Girodon, Grande Rue 38870 Saint Siméon de Bressieux.
Cette visite dense en informations historiques a été menée par Gérard Duchaine, qui a travaillé de longues années sur ce site avec une parfaite connaissance du sujet.

Les soieries Girodon
Les soieries Girodon implantées sur 6 hectares de terrains dénommés « Pré de la Culotte « traversés par une rivière La Baïse, précédemment utilisés par une taillanderie avec sa retenue d’eau ; ces terrains furent achetés le 10 Juin 1870 par les frères Alphonse et André Girodon à Joseph Couturier négociant à Lyon.

Pourquoi l’implantation de cette usine à Saint Siméon de Bressieux ?
- Des terrains disponibles et bon marché avec présence d’eau.
- Présence d’une abondante main d’œuvre d’origine rurale à la recherche d’un premier emploi.
- Proximité à 2.5 km de la gare de La Côte St André, le Rival, construite sur la voie ferrée Grenoble St Rambert-d’Albon, mise en service en 1856, favorisant la circulation des personnes et des produits entre Lyon et St Siméon de Bressieux.
Quelques informations
- Le 30 Mai 1870 Henry Girodon informe le Préfet qu’il désire transformer la propriété qu’il vient d’acheter en usine de dévidage de soie grège et demande également l’autorisation d’agrandir l’écluse.
- En 1872 les frères Girodon sont autorisés par le sous-préfet de construire une petite usine à gaz pour l’éclairage des ateliers et des dépendances.
- Un style architectural harmonieux sur plus de 12000 m2 composait de 5 parties principales : L’entrée et ses pavillons, les usines Est et Ouest, la verrière et la réserve d’eau.



Les bâtiments
Les bâtiments actuels furent édifiés entre 1873 et 1875. Après un point culminant (près de mille ouvriers) en 1889, l’usine régresse et ferme ses portes en 1934. Les ouvrières, venant parfois de très loin, logeaient sur place pendant la semaine : une cité ouvrière a donc été construite dès 1875 selon un plan en L ; le côté nord présente un avant-corps central avec fronton triangulaire ; au sud du bâtiment, une partie était réservé aux membres de la direction. Le bâtiment est entièrement construit en terre crue sur un soubassement de pierre, selon la technique du pisé. Le plan en L détermine une cour intérieure ensoleillée, avec un bassin central. Dans un coin de la cour, des douches étaient installées. (https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00117368)


La verrière utilise une charpente métallique de type Polonceau. Jean-Barthélémy Camille Polonceau (né à Chambéry, 29 octobre 1813 et décédé à Viry-Châtillon, 21 septembre 1859), est un ingénieur français des chemins de fer, inventeur de la « ferme Polonceau », une technique de charpente, et créateur du train impérial de Napoléon III.

Des crises…
Le début du XXe siècle est marqué pour une activité soutenue pour la soierie en général. Cette période amorce cependant des baisses d’effectifs pour l’usine de st Siméon. 800 personnes en 1904, 600 en 1912 et 278 en 1921. La baisse est à imputer à une dispersion du personnel dans les autres usines de la région à partir de 1913 mais aussi la guerre de 14/18, les hommes étant au front, les femmes deviennent chefs d’exploitation. Le 10 Décembre 1928 André Girodon décède à l’âge de 53 ans. En 1929 la crise mondiale a des effets désastreux sur l’industrie soyeuse : la valeur de la production est divisée par quatre entre 1928 et 1934 et le poids des exportations divisées par deux. A la fin de l’année 1929 l’usine de St Siméon avec 160 personnes voit ses horaires diminués de huit heures pour une semaine de 40 heures.
…aux fermetures
- La fermeture de l’usine de St Siméon est prononcée le 2 Juin1934. Les ouvrières partent les unes après les autres après avoir terminé leur travail. La liquidation judiciaire fut prononcée le 31 Août 1934 par le tribunal de Lyon.
- Après la fermeture, l’usine a servi de lieu de stockage pour le blé.
- En 1942 l’ensemble des bâtiments, usine et logements ouvriers fut acquis par « les fils de Peugeot Frères » qui dans le cadre de sa décentralisation vers le Sud cherchait une usine pour sa filiale Sedis « Compagnie de Transmissions Mécaniques Seine Doubs Isère ». L’effectif passa de 30 personnes et culmina à 750 personnes en 1975.
- En 1987 Peugeot vend l’usine à Gunter Sachs qui devient Sachs Huret en Octobre 1994 puis Sachs Automotive en Janvier 1999.
- En Avril 199 l’entreprise signe un contrat avec ABB Full Maintenance pour 4 ans.
- En 2004 Sachs Automotive vend l’entreprise à Brempton.
- En 2006 Brempton vend l’entreprise à Sheffler
- En Juin 2009 Fermeture définitive de l’usine de St Siméon de Bressieux avec délocalisation des machines de production à Chepy en Baie de Somme.
Compte rendu rédigé par Francis Fournier